vendredi, juillet 02, 2021

ATLAS - mythologie contemporaine

Séries d'images, présentées à l'envers. réalisées en juillet 2020 à Mantes la Jolie, Limay, Guerville avec Djibrill Sy et Médoune Top ( https://www.instagram.com/medounetop_officiel/), associés à la compagnie MASC

Atlas, c'est l'histoire de celui qui, aujourd'hui, particulièrement en Europe, porte le Monde. C'est l'enfant, le jeune, qui porte le monde de ses parents, le Monde qu'on lui a laissé, ce qui reste, ce qu'il en reste.

C'est aussi celui qui porte l'Histoire et l'histoire de ses parents, et quand en France, l'histoire est faite de déni, de domination et d'injustice, le jeune noir, le jeune arabe en porte un peu plus que les autres. 

Cette série est pour leur rendre hommage, parce qu'ils ont de la classe dans leurs galères, parce qu'il ne s'agit pas de résilience mais de courage, d'abnégation, parce qu'ils sont victimes d'une histoire et d'un déni d'Histoire.

















mardi, avril 10, 2018

La dérive des continents


Dire le monde tel qu'il est, le regarder dans sa dérive, penser l'anthropocène. C'est avec ces idées que j'ai souhaité mettre en image et en montage deux villes, deux pays, deux continents. C'est en ayant la possibilité de passer par Recife au Brésil lors d'un voyage que j'ai choisi d'aller sur la plage, entre deux avions, faire quelques images, puis à Douala, que je connais, au fond du golfe de Guinée, pour terminer le projet.
L'expression physique des côtes sud-américaines et africaines nous faisant comprendre la dérive des continents, j'ai voulu les associer à nouveau, dans un montage calé sur la ligne d'horizon. C'est le constat d'un monde déchiré par le capitalisme, le tourisme, l'immobilier et surtout l'espoir politique que je trouvais dans les années Lula.
La dérive, c'est quand il n'y a plus d'espoir, plus de cap. Aujourd'hui le Brésil souffre après avoir espéré, le Cameroun, quant à lui, est toujours broyé d’intérêts occidentaux qui ne lui laissent aucune chance pour son développement.





 

jeudi, décembre 21, 2017

DS de New Bell

DS de New Bell est un projet d'installation de photos dans le quartier New-Bell / Ngangué à Douala, au Cameroun, au fond du Golfe de Guinée.
Ce projet a été réalisé en deux étapes pour l'évènement SUD2017/off, avec Dovie Kendo, actrice camerounaise, bien connue au pays. Il a été possible grâce à ma connaissance du quartier et de ces habitants depuis 15 ans. Il a été techniquement possible grâce à l'Espace Culturel le Chaplin, à Mantes la Jolie, qui me permet d'utiliser son traceur Epson styluspro 9880, une belle imprimante qui accepte des rouleaux d'un mètre vingt de large, et qui permet de réaliser des images géantes de qualité, jamais véritablement vues, hormis dans les musée et galeries.

L'intention est claire, le féminisme en utilisant une esthétique de la déesse greco-romaine, appliquée à Dovie et sa couleur de peau. Pour tenter le trouble d'une perception de l'autre, d'essayer de voir ou revoir nos modèles.
Alors elle est plus grande que la plupart des hommes (env 2,10 m), elle parle plus aux femmes, les hommes sont un peu sourd.

Lors d'un premier voyage, j'ai réalisé les clichés avec Dovie. Nous avions déjà envisagé les différentes figures, nous les avons précisées chaque jour. Le voisinage nous a aidé et apporté nombre d'accessoires, plat, couteau, arbre de la paix. Une voisine guérisseuse nous a prêté sa flûte pour le personnage de Mamy Wata. Le projet était déjà bien protégé, il le fut encore plus.

Avant les évènements artistiques du SUD, je suis reparti faire les collages sur les murs du quartier. Les négociations avec les habitants pour recevoir les images sur leur maison furent le plus souvent  simples, très affectueuses parfois.
Le 5 décembre 2017, douze images étaient en place au quartier Ngangué, une treizième au quartier Bali, pour accompagner Le BALAMA, évènement avec des artistes de Douala.

Elles vont subir désormais les assauts de l’épouvantable humidité de la ville, certaines se détruiront plus vite que d'autres.















jeudi, janvier 13, 2011

L'exécution d'Ernest Ouandié

Le 15 janvier 1971, Ernest Ouandié, dernier leader charismatique de l'UPC était exécuté en place publique, à Bafoussam, troisième plus grande ville du Cameroun. Cet événement marque symboliquement la fin de l'espoir politique au Cameroun, porté par ce parti politique (l'Union des Populations du Cameroun) qui lutta dès 1949 pour la sou...veraineté du pays.
Ce parti très populaire, d'aspiration sociale et démocratique, fut interdit par la France en 1955, et passa dans la clandestinité. Ce fut l'occasion, pour la puissance coloniale puis pour le pouvoir mis en place à l'indépendance, d'assassiner les militants et leaders de ce parti. Ainsi, parmi les centaines de milliers de morts, Ruben Um Nyobé, Felix Moumié, Osende Afana puis Ernest Ouandié, esprits libres, indépendants et éclairés, furent assassinés par le poison ou les armes.
En mars 2010, avec l'aide de la Compagnie Feugham de Bafoussam, j'ai souhaité célébrer le cinquantenaire de l'indépendance du Cameroun en reconstituant cette exécution publique. Un dimanche nous nous sommes retrouvés à Bafoussam dans la cour de répétition de la compagnie pour mettre symboliquement en scène cet événement.
Le travail photographique (en cours) consiste à isoler du champ de 11 images noires et blanches prises de cette reconstitution, chaque figure, chaque portrait, renvoyant à chacun son implication et sa propre transmission de l'histoire. La fiction de l'agrandissement par le flou et le grain de l'image éloigne de la ressemblance, de la "justesse" documentaire d'un fait.
Une photo couleur témoigne de la scène.
Ce travail a été tiré sur un traceur Epson Stylus Pro 9880 au Centre Culturel le Chaplin à Mantes la Jolie en 2011.
Exposé à Bafoussam à l'Espace Tengang de la compagnie Feugham, en mars 2015.














vendredi, février 06, 2009

images et histoires / un monument

Les puits du quartier Congo à Douala

Le 24 avril 1960, environ 2000 personnes furent tués par l'armée française au quartier Congo de Douala. Le matin, des milices locales, collaborateurs intéressés de la puissance coloniale eurent le feu vert pour assassiner les militants de l'UPC et leur voler leur bien. Ensuite vers 15h, le feu a pris au 4 coins de ce quartier de maison de bois. Un hélicoptère de l'armée française survolait les maisons et jetait de l'essence pour attiser le feu. Ceux qui voulaient s'en échapper fûrent le plus souvent mitraillés par les soldats qui entouraient le quatier, les autres ont voulus trouver dans les puits des refuges, ils y périrent.
Le lendemain, les corps sans vies qui jonchaient les ruelles furent eux aussi jetés dans les puits. A 10h, ce lundi 25 avril 1960, les buldozzers rasaient tout le quartier espérant effacer les traces du massacres.

Cette série d'images se décline à 2000 exemplaires, constituant ainsi un monument à la mémoire des disparus du quartier. Ce monument ce construit lentement. Au Collectif 12, du 6 au 14 décembre 2008, il s'est agit de 15 images de tailles différentes, le 20 décembre à l'Avant Rue ( Paris) une image unique fut tirée à 75 exemplaires.
Ce site comporte les 6 images du monument actuel.
Il me reste à présenter 1904 images zénithale de ces puits.